Filed under: Mode

Avoir... sans savoir paraître
On l'avoue, on se sent parfois désemparées devant nos amas dépareillés de hardes. «Règle générale, ce n'est pas la pénurie de vêtements qui pousse une femme à consulter une styliste, mais plutôt une surabondance avec laquelle elle ne sait plus comment composer», confirme Caroline Savard.
Ou encore, «on se plaint de ne rien trouver en boutiques. Ce qui peut être vrai si on n'a pas sélectionné les bonnes adresses ou les coupes adéquates», note Jessica Dalpé.
Évoluer... sans désespérer
À ces desperados de la mode s'ajoutent celles qui détestent courir les boutiques, qui n'en ont pas le temps, qui traversent certaines périodes de vie avec désarroi (gain de poids, accouchement), souhaitent vivre une quarantaine «fashion plutôt que matante» - sans compter les femmes d'affaires, loyales à une styliste, ou les jeunes pros voulant optimiser un stage ou une promo.
Pas étonnant que les stylistes en aient plein les bras. Et plein les cintres!
Aider... avant d'acheterLe shopping n'est qu'une partie de notre travail.
Recourir à une styliste, ce n'est toutefois pas prendre toujours le chemin des boutiques. «J'ai récemment travaillé avec une portion négligée de la garde-robe d'une cliente, raconte Tina Ouellet. Résultats : zéro achat... et une garde-robe pourtant revampée.»
«Le shopping n'est qu'une partie de notre travail, précise Caroline Savard. Avant d'acheter, il faut d'abord évaluer la silhouette et les goûts de la cliente, tout en comprenant ses besoins, ses attentes et son budget.»
«Plus que la mode, il faut donc aimer les gens», tranche Jessica Dalpé.
Visionner... sans se perdre
Dans cet optique, plusieurs regrettent que certaines émissions de mode mettent l'accent sur l'achat de vêtements. «Ce qui compte dans un service de stylisme perso, c'est le travail d'analyse effectué en amont des emplettes, note Tina Ouellet. Les achats ne doivent pas être un but, mais le résultat d'une démarche. Sinon, les vêtements portés ne seront jamais "habités".»
De même, «ce n'est pas la styliste-vedette qui importe, mais bien la cliente, observe Isabelle Gauvin. Au final, c'est elle qui doit se sentir valorisée.»
Payer... sans rechigner
Reste la grande question : peut-on être pauvre et bien habillée? «Oui, certaines surdouées magasinent au Village des valeurs d'une façon fort créative», assure Isabelle Gauvin. (Plusieurs tendances mode - rock, punk, grunge, etc. - ont d'ailleurs été initiées par des désargentées, affamées d'audace.)
Cela dit, le style exige souvent un minimum d'efforts, de qualité et d'argent, notamment pour les articles basiques. «Dans une garde-robe, il est toutefois possible de mixer les qualités en fonction du long, du moyen et du court termes, ou encore d'accessoiriser à petit prix», opine Tina Ouellet.
Oser... sans craindreLa Québécoise est trop sage; contrairement à l'Européenne, elle manque d'audace!
S'il est déconseillé de bouleverser son look, du jour au lendemain, une certaine évolution est souhaitable croient les stylistes interrogées. À ce chapitre, «la Québécoise est trop sage; contrairement à l'Européenne, elle manque d'audace», lance Caroline Savard.
La preuve, leurs gentilles icônes mode (Véronique Cloutier, Mitsou, Mariloup Wolfe, Pénélope McQuade, Anne Dorval, Mélissa Désormeaux-Poulin, Évelyne Brochu, France Beaudoin, Jennifer Aniston, Catherine Zeta-Jones, etc.) ne sont pas des exemples de pur délire...
Alors, encore un effort... Ce n'est pas tout de payer «trois fois rien» ou d'avoir magasiné «pour une bouchée de pain»...
5 conseils sur mesure
- Cesser d'amplifier ses défauts physiques. «Se connaître ne signifie pas focuser sur ses défauts physiques, c'est plutôt savoir maximiser ses atouts», rappelle Isabelle Gauvin.
- Adapter les tendances. Pour faire évoluer son ADN mode sans le bousiller, il faut trier parmi les 15 à 20 tendances mode celles qui sont compatibles avec ce noyau dur.
- Oser. Nos stylistes sont unanimes, les prudentes Québécoises sont trop préoccupées par les économies, le confort et l'entretien et ce, au détriment du chic. En bref, «elles négligent les imprimés et n'osent pas assez les combos allurés, ajoute Jessica Dalpé. Le noir, c'est joli, mais ce n'est pas l'unique couleur du chic. Un tailleur rouge ou mauve peut être élégant, sans être inconvenant.»
- Accessoiriser. Clé de voûte d'une garde-robe variée, les accessoires peuvent puncher une tenue de qualité moyenne, équilibrer une silhouette ou actualiser une robe. Et quoi de plus facile que de jouer l'accent couleur (bleu, rouge, etc.) pour égayer un tailleur gris...
- Investir. S'offrir les services d'une styliste perso n'est pas une folle dépense, mais un investissement qui fera économiser, que ce soit à coup d'altérations ou de nouveaux combos allurés.
Voyez les forfaits des stylistes interviewées dans notre galerie au haut de l'article.
Par Micheline Lortie.
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