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Révélé par la célèbre blogueuse de mode Garance Doré
« Si Garance Doré ne m'avait pas sélectionné, je ne sais pas si j'aurais réussi à percer à Montréal. La mode y est plus frileuse qu'ailleurs. Et mon travail n'était pas pris au sérieux », confie Niapsou. En le mettant sous les projecteurs, la blogueuse française a révélé une graine de talent à un auditoire pourtant captif et emballé. Il fallait voir l'émotion et l'engouement palpables qu'ont provoqués les pièces flamboyantes aux volumes éclatés de Niapsou lors du défilé FMD Collections.
Un vent de nouveauté tant attendu dans un panorama où les tons neutres priment. Niapsou a fait le pari inverse de l'intemporalité, en misant toute sa créativité sur la force de l'imprimé. « Mais je ne veux pas qu'on m'enferme dans l'imprimé africain ».
Retour sur son parcours
Rien ne prédestinait Niapsou à une carrière dans la mode sinon un attrait pour la couture héritée de sa mère. En 2007, il arrive au Canada avec son frère pour étudier en communication et relations publiques. Mais les études l'ennuient et il quitte rapidement le programme. Modèle à ses heures perdues, il commence à créer des accessoires - nœuds papillon, ceintures - pour agrémenter les tenues que lui prêtent les friperies pour ses séances de photo. « J'ai commencé avec un fil et une aiguille, en assemblant deux tissus comme me l'avait appris ma mère », se souvient-il. « Je me suis amusé, et puis l'envie de voir mes idées se concrétiser a grandi ».
Autodidacte à l'esprit rebelle
Piqué par la passion de la création, il passe des heures auprès de sa vieille machine à tourner la manivelle. Robes, jupes, et pantalons se montent. Les dilemmes de confection se posent. Poussé par l'envie de se former, « pour mieux comprendre, et arrêter de se casser la tête contre le mur », il s'inscrit en 2013 au Collège Marie Victorin pour suivre un DEC en Design de mode. Mais là encore, l'ennui le guette.
« Au début c'était intéressant, je mettais enfin des noms sur ce que j'avais appris par moi-même. Et puis j'y ai appris à réaliser des patrons, ce qui est un peu le Photoshop du vêtement, là où la magie opère ». Mais l'impression de stagner et son instinct d'autodidacte le rattrapent. Niapsou préfère étudier ses manuels, seul chez lui.
Source d'inspiration: Basquiat pour une collection coup de poing
Décidé à se démarquer dans un milieu de la mode locale qu'il juge très classique, le jeune designer réfléchit aux idées qu'il souhaite véhiculer. Les mots « Urbain, révoltant, jeune, qui tape sur la table » s'imposent comme un manifeste. Attiré par l'univers de Jean-Michel Basquiat, il se plonge dans le travail de l'artiste iconique des années 80.
« J'aimais son esprit rebelle, cette idée que la vérité n'est pas là où on pense », explique-t-il. Il étudie ses œuvres, se nourrit de documentaires et s'en inspire pour créer ses propres œuvres. « Je voulais trouver une façon de révolutionner la mode en intégrant l'esprit des œuvres de Basquiat ». Il dessine, peint et reprend les codes graphiques du maître : les visages en forme de masque, les couronnes, les messages « en hommage à la culture noire », « au nouvel ordre mondial ». Il en ressort une collection coup de poing, où la peinture acrylique se mêle aux broderies et au perlage. Où les vêtements, tout en volumes, deviennent de véritables toiles mobiles. Repéré par une des organisatrices de la semaine de mode de Toronto, Niapsou y fait défiler ses silhouettes pop art. Les critiques sont dithyrambiques !
Par Sarah Meublat de notre réseau d'expertes.
Cliquez sur la galerie pour découvrir les incroyables créations de Niapsou Design.
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